Le World Press Photo est une organisation indépendante basée aux Pays-Bas depuis 1955 et qui organise chaque année un concours de photojournalisme pour «encourager la transmission de connaissances et promouvoir l'échange libre et non-restreint de l'information» J'ai choisi ici de vous présenter différentes photo lauréates de cette compétition très controversée.
Ce sont des photos de haute voltige, riche en émotions ou en rires. Certaines photos suscitent votre étonnement ou votre admiration, d’autres votre révolte ou votre colère. Ce sont de simples clichés, quelques millièmes de seconde volées à l’humanité mais qui s’inscrivent dans le temps pour marquer notre histoire à jamais. Quelques millièmes de secondes pour revisiter toute une année ponctués d’exploits sportifs comme cette saisissante photo du coureur jamaïquain Usain Bolt qui pulvérise un record de vitesse sur le 200 mètres, ou celle beaucoup moins glorieuse de l’état de notre monde avec un homme qui pleure la mort de son frère dans les décombres d’un immeuble après un bombardement russe à Gori en Géorgie, ou encore celle d’un enfant enfoui sous les décombre d’un tremblement de terre dans la province de Sichuan en Chine. Cette exposition est un miroir violent que l’on nous projette en pleine face, une réalité toute aussi flatteuse que répugnante. On se retrouve dans la difficile posture du spectateur de l’horreur. Certaines photos sont atrocement belles et cela devient alors vite indécent, même peut-être pervers… On peine à imaginer le photographe, témoin impassible de ce spectacle d’horreur, qui saisit son appareil photo plutôt que de tendre la main à cet homme qui va mourir.
Mais je me souviens alors de Reporter de Guerre, ce livre absolument génial de Patrick Chauvel, un reporter-photographe français qui a couvert un grand nombre de conflits à travers le monde. Il n’a eu de cesse que de photographier la mort, du Liban jusqu’à Panama, pour la frôler lui-même à de nombreuses reprises. Il s’interroge beaucoup sur son travail, sur ces situations très compliquées dans lesquelles il sent que c’est sa présence qui encourage certaines personne à accomplir les actes les plus barbares afin d’effrayer l’ennemi ou d’envoyer un message fort au monde entier. On sent toute sa gène quand des collègues commentent l’éclairage d’un cliché dans laquelle on oublie presque d’y voir cet homme mort. Mais on sent aussi son pouvoir quand de simples clichés suscitent de fortes émotions dans notre monde occidental et poussent même nos dirigeants politiques à intervenir. Il prend conscience de sa responsabilité quand il devient le seul témoin d’un massacre, le seul capable de rendre un peu de dignité à un mort, le seul capable de faire de la mort un combat pour la paix, quand il devient le dernier rempart contre l’oubli. Ce reporter de guerre est guidé par son insatiable volonté de crier la vérité au monde entier, de nous dire l’indicible ou de nous représenter l’innommable. Le photographe reporter n’est alors plus seulement un témoin, il est un véritable acteur et son appareil photo peut alors devenir une arme redoutable.
Cette exposition rend hommage à ces témoins de l’horreur, à ces victimes de la guerre, de la barbarie humaine, de la nature en effusion ou encore de notre système, de notre mode de vie ou de notre économie : la dernière photo lauréate du World Press Photo of the Year est en effet une photo hallucinante de Anthony Suau pour le Times où l'on voit un policier américain arme au poing qui, en pleine crise des Subprimes, vide une maison que des propriétaires ne peuvent plus payer. Cette exposition rend aussi hommage à la beauté de la nature et à l’homme dans ce qu’il est capable de faire de mieux. C’est une exposition belle et dure à la fois, qui nous informe, qui nous dérange, qui nous bouscule pour en ressortir un peu plus grandi ou responsable. S’il ne faut pas faire de l’horreur un spectacle, il ne faut pas non plus fermer les yeux devant l’horreur.
Ce sont des photos de haute voltige, riche en émotions ou en rires. Certaines photos suscitent votre étonnement ou votre admiration, d’autres votre révolte ou votre colère. Ce sont de simples clichés, quelques millièmes de seconde volées à l’humanité mais qui s’inscrivent dans le temps pour marquer notre histoire à jamais. Quelques millièmes de secondes pour revisiter toute une année ponctués d’exploits sportifs comme cette saisissante photo du coureur jamaïquain Usain Bolt qui pulvérise un record de vitesse sur le 200 mètres, ou celle beaucoup moins glorieuse de l’état de notre monde avec un homme qui pleure la mort de son frère dans les décombres d’un immeuble après un bombardement russe à Gori en Géorgie, ou encore celle d’un enfant enfoui sous les décombre d’un tremblement de terre dans la province de Sichuan en Chine. Cette exposition est un miroir violent que l’on nous projette en pleine face, une réalité toute aussi flatteuse que répugnante. On se retrouve dans la difficile posture du spectateur de l’horreur. Certaines photos sont atrocement belles et cela devient alors vite indécent, même peut-être pervers… On peine à imaginer le photographe, témoin impassible de ce spectacle d’horreur, qui saisit son appareil photo plutôt que de tendre la main à cet homme qui va mourir.
Mais je me souviens alors de Reporter de Guerre, ce livre absolument génial de Patrick Chauvel, un reporter-photographe français qui a couvert un grand nombre de conflits à travers le monde. Il n’a eu de cesse que de photographier la mort, du Liban jusqu’à Panama, pour la frôler lui-même à de nombreuses reprises. Il s’interroge beaucoup sur son travail, sur ces situations très compliquées dans lesquelles il sent que c’est sa présence qui encourage certaines personne à accomplir les actes les plus barbares afin d’effrayer l’ennemi ou d’envoyer un message fort au monde entier. On sent toute sa gène quand des collègues commentent l’éclairage d’un cliché dans laquelle on oublie presque d’y voir cet homme mort. Mais on sent aussi son pouvoir quand de simples clichés suscitent de fortes émotions dans notre monde occidental et poussent même nos dirigeants politiques à intervenir. Il prend conscience de sa responsabilité quand il devient le seul témoin d’un massacre, le seul capable de rendre un peu de dignité à un mort, le seul capable de faire de la mort un combat pour la paix, quand il devient le dernier rempart contre l’oubli. Ce reporter de guerre est guidé par son insatiable volonté de crier la vérité au monde entier, de nous dire l’indicible ou de nous représenter l’innommable. Le photographe reporter n’est alors plus seulement un témoin, il est un véritable acteur et son appareil photo peut alors devenir une arme redoutable.
Cette exposition rend hommage à ces témoins de l’horreur, à ces victimes de la guerre, de la barbarie humaine, de la nature en effusion ou encore de notre système, de notre mode de vie ou de notre économie : la dernière photo lauréate du World Press Photo of the Year est en effet une photo hallucinante de Anthony Suau pour le Times où l'on voit un policier américain arme au poing qui, en pleine crise des Subprimes, vide une maison que des propriétaires ne peuvent plus payer. Cette exposition rend aussi hommage à la beauté de la nature et à l’homme dans ce qu’il est capable de faire de mieux. C’est une exposition belle et dure à la fois, qui nous informe, qui nous dérange, qui nous bouscule pour en ressortir un peu plus grandi ou responsable. S’il ne faut pas faire de l’horreur un spectacle, il ne faut pas non plus fermer les yeux devant l’horreur.
La photo lauréate 2006, de l'américain Spencer Platt dans les ruines d'un quartier de Beyrouth au Liban
La photo lauréate 2007, du britannique Tim Hetherington, en Afghanistan
Dans les autres catégories
Et pour finir, mon choix qui tend pour la catégorie des portraits de l'édition 2009, avec ce magnifique portrait de l'acteur Dennis Hooper par le français Jérome Bonnet dans une photographie qui nous rappelle immanquablement le célèbre tableau de son homonyme, le peintre Edward Hopper
salt likit
RépondreSupprimersalt likit
dr mood likit
big boss likit
dl likit
dark likit
MZ8DF6