En ce moment, à Montréal au Théâtre du Nouveau Monde (TNM) se joue Huis-Clos (1944) de Jean-Paul Sartre, avec une mise en scène de Lorraine Pintal.
« L’enfer, c’est les autres! » Cette phrase que les acteurs répètent tour à tour, à trois reprises à la fin de la pièce raisonne comme trois coups de massue dans le public du TNM. Cette phrase a vallu les pires critiques à Sartre mais il faudra bien comprendre que ce sont les relations entre les hommes qui sont l’enfer de Sartre et non pas « les autres » en tant qu’individus. Ce sont justement ces critiques que les uns peuvent porter sur les autres et le fait que, paradoxalement, on ne peut se connaître qu’à travers les autres qui poussera Sartre à nous faire comprendre qu’il n’est pas nécessaire de descendre sous terre pour rencontrer l’enfer.
Dans cette pièce, Sartre nous dessine l’enfer sans diable, ni coulée de lave, flammes ou autres machines de torture mais seulement trois personnages que tout oppose et qui se retrouvent à huis-clos, cloisonnés dans un seul et même acte. La prison sartrienne n’a pas de barreau. Ici la liberté suffit à emprisonner nos trois malheureux au cœur même de l’existentialisme. « Nous sommes une liberté qui choisit mais nous ne choisissons pas d’être libres : nous sommes condamnés à la liberté » Il n’y a donc aucun moyen d’y échapper, ni même bien-entendu la mort. Ces personnages sont condamnés à cohabiter : « En somme, il y a quelqu'un qui manque ici: c'est le bourreau (…) Ils ont réalisé une économie de personnel. Voilà tout. Ce sont les clients qui font le service eux-mêmes, comme dans les restaurants coopératifs. (…) Le bourreau, c'est chacun de nous pour les deux autres »
La mise en scène de ce royaume de la mort par Lorraine Pintal est aussi simple qu’impressionnante : Une lumière violente qui nous vient du dessous des planches contraste avec un décor obscur et magnifique. Le personnage d’Inès qui se nourri du malheur des autres pour exister est très justement interprété par la très célèbre Pascale Brussière qui, avec trente films à son actif, revient sur scène pour la deuxième fois seulement de sa carrière.
Dans cette pièce, les personnages sont condamnés à vivre « les yeux ouverts », symbole d’affranchissement et de liberté. Venez donc ouvrir vos yeux sur les planches du Théâtre du Nouveau Monde qui nous présente un nouveau spectacle tout à la fois passionnant, amusant et sordide, vous allez adorer!
Au TNM du 9 Mars au 8 Avril 2010
Prix des billets sous présentation d'une carte étudiante: 20 à 35$
« L’enfer, c’est les autres! » Cette phrase que les acteurs répètent tour à tour, à trois reprises à la fin de la pièce raisonne comme trois coups de massue dans le public du TNM. Cette phrase a vallu les pires critiques à Sartre mais il faudra bien comprendre que ce sont les relations entre les hommes qui sont l’enfer de Sartre et non pas « les autres » en tant qu’individus. Ce sont justement ces critiques que les uns peuvent porter sur les autres et le fait que, paradoxalement, on ne peut se connaître qu’à travers les autres qui poussera Sartre à nous faire comprendre qu’il n’est pas nécessaire de descendre sous terre pour rencontrer l’enfer.
Dans cette pièce, Sartre nous dessine l’enfer sans diable, ni coulée de lave, flammes ou autres machines de torture mais seulement trois personnages que tout oppose et qui se retrouvent à huis-clos, cloisonnés dans un seul et même acte. La prison sartrienne n’a pas de barreau. Ici la liberté suffit à emprisonner nos trois malheureux au cœur même de l’existentialisme. « Nous sommes une liberté qui choisit mais nous ne choisissons pas d’être libres : nous sommes condamnés à la liberté » Il n’y a donc aucun moyen d’y échapper, ni même bien-entendu la mort. Ces personnages sont condamnés à cohabiter : « En somme, il y a quelqu'un qui manque ici: c'est le bourreau (…) Ils ont réalisé une économie de personnel. Voilà tout. Ce sont les clients qui font le service eux-mêmes, comme dans les restaurants coopératifs. (…) Le bourreau, c'est chacun de nous pour les deux autres »
La mise en scène de ce royaume de la mort par Lorraine Pintal est aussi simple qu’impressionnante : Une lumière violente qui nous vient du dessous des planches contraste avec un décor obscur et magnifique. Le personnage d’Inès qui se nourri du malheur des autres pour exister est très justement interprété par la très célèbre Pascale Brussière qui, avec trente films à son actif, revient sur scène pour la deuxième fois seulement de sa carrière.
Dans cette pièce, les personnages sont condamnés à vivre « les yeux ouverts », symbole d’affranchissement et de liberté. Venez donc ouvrir vos yeux sur les planches du Théâtre du Nouveau Monde qui nous présente un nouveau spectacle tout à la fois passionnant, amusant et sordide, vous allez adorer!
Au TNM du 9 Mars au 8 Avril 2010
Prix des billets sous présentation d'une carte étudiante: 20 à 35$